Panneau 2 – L’histoire de la chapelle Sainte-Anne

L’histoire de la chapelle Sainte-Anne

La chapelle* fut érigée au XVIe siècle, à l’époque où l’église catholique résistait à la montée du protestantisme**. Elle implique à la fois la pastorale de l’image développée par l’archiprêtré** de Rombas et l’action en relais de sa plus grande abbaye** des chanoines** prémontrés** : celle de Notre-Dame de Justemont, qui se trouvait sur la colline toute proche.
En effet, l’archiprêtré** de Rombas multipliait alors les croix, ossuaires, Christs-aux-Liens**, piétas, statues, comme on en voit dans la paroisse de Fameck.
L’abbaye de Justemont** relança, quant à elle, les pèlerinages** dans les vallées de l’Orne et de la Fensch. L’abbaye utilisa le fonds légendaire de la statue “errante” de Sainte Anne “revenue” là où elle été trouvée, pour faire élever une première chapelle, vraisemblement dans la seconde moitiée du XVIe siècle.
Détruite en 1636 lors de la terrible guerre de Trente ans, elle fut relevée et restaurée. La nef fut aggrandie et la nouvelle chapelle fut consacrée en 1707 par Monseigneur Henri Charles du Cambout de Coislin. Restaurée à nouveau en 1838, elle eut une nouvelle façade à l’entrée. Monseigneur Dupont des Loges lui attribua alors un calendrier liturgique** précis qui perdura jusqu’en 1963.

Lexique architectural

  • CHAPELLE : petite église consacrée au culte catholique, ne correspondant pas à une paroisse.

Lexique religieux

  • PAROISSE : circonscription ecclésiastique (religieuse) correspondant à l’espace villageois où s’exerce le ministère (pouvoir religieux) d’un prêtre ou curé catholique (voire d’un pasteur protestant).
  • ASCENSION : c’est une fête essentielle de la foi chrétienne .L’Ascension commémore le départ vers le ciel du Christ en présence des apôtres et des disciples. La fête intervient 40 jours après larésurrection fêtée le dimanche de Pâques.
  • PROTESTANTISME :
  • ARCHIPRÊTRÉ : depuis le XIe siècle, c’est une des divisions ou circonscriptions d’un évêché. Chaque archiprêtré regroupait plusieurs paroisses, dont les desservants (prêtres ou curés), se réunissaient au moins une fois par mois sous la direction de l’archiprêtre encore appelé doyen.
  • ABBAYE DE JUSTEMONT : (entre fondation légendaire et réalité…)
    Une pieuse légende raconte que sur la colline au dessus de Beuvange, vivait un ermite du nom de Zacharie. C’était un homme juste et bon, mais aussi un prédicateur influent, dont l’exemplarité eut tôt fait d’attirer autour de lui plusieurs fidèles. C’est la raison pour laquelle, Euphémie de Watronville, sœur d’Ursion, l’évêque de Metz, avait fait un don aux frères entourant l’ermite dans le but de fonder une abbaye sur le « Mont du Juste ».
    Dans la réalité, suite au don d’Euphémie, l’abbaye fut fondée entre 1137 et 1141 (et non, comme on l’a souvent prétendu, en 1124), par des chanoines prémontrés venus de Metz.
  • CHANOINE : dignitaire catholique (homme qui a du pouvoir), parfois laïc, mais le plus souvent régulier, (religieux obéissant à une règle), et fréquemment conseiller de l’évêque.
  • PRÉMONTRÉ : (ordre des-). Selon la légende, Norbert (né à Xanten et issu d’une riche famille comtale allemande), était devenu un chanoine laïc mondain, avant qu’il ne se convertisse par miracle à un nouvel idéal de vie caractérisé par la pauvreté, la solitude, l’errance,la prédication, et l’ascèse (le renoncement).
    Des frères s’étant attachés à lui, son ami, l’évêque de Laon, lui donna un terrain pour y fonder une abbaye en l’honneur de Dieu et de la Vierge Marie. Un site très sauvage loin du monde et de ses tentations, qui, ajouta la légende, lui avait été « pré-montré » en songe. La Vierge elle-même lui aurait remis l’habit blanc de l’ordre nouveau, et saint Augustin le livre d’or de sa Règle. La communauté de Prémontré adopta officiellement sa Règle en 1121. Le succès de l’ordre fut immense, dans la mesure où Norbert réalisa la synthèse de la vie monastique (celle des moines) consacrée à la contemplation, la prière, la pauvreté, le travail avec la vie canoniale (celle des chanoines réguliers). Des chanoines tout à la fois moines, et « curés blancs » au ministère actif, et aux obligations essentielles (célébrations liturgiques, prédication, remplacement des prêtres dans les paroisses, accueil des pauvres…)
  • PÈLERINAGE : voyage (proche ou lointain) qu’accomplissent les fidèles d’une religion vers un lieu saint dans le but d’obtenir une intercession auprès de Dieu (guérison, protection, pardon …), ou par désir de méditation. Acte religieux aidant au salut, le pèlerinage revêtait le plus souvent un aspect méritoire : il s’agissait obtenir quelque chose, mais à la condition de s’y être préparé (y venir purifié, recueilli, contrit..), tout en faisant des prières, voire un don.
  • LITURGIQUE :
  • CHRISTS-AUX-LIENS : (encore appelé Dieu Piteux ou Bon Dieu de Pitié en Lorraine ou Christ de Peine ailleurs). Cette sculpture fut sans doute la première œuvre réalisée en 1500 par le Maître de Mairy (village au nord de Briey), vraisemblablement Guillaume Brabant, et dont le modèle (On en connaît 28.) fut largement commandé et diffusé par l’archiprêtré de Rombas. Il fut diffusé par ses deux abbayes de chanoines prémontrés : celle de Justemont et celle de Saint Pierremont près d’Avril. Le Christ-aux-Liens est sculpté dans un bloc monolithe, symbolisant l’universalité et l’indivisibilité de l’Église catholique. Il possédait naguère des traces de polychromie et l’inscription : « Il est Mort pour Nous ». Il était autrefois posé sur un socle à têtes d’ange avec, à ses côtés, la colonne de flagellation portant les instruments de la passion. Dans l’archiprêtré de Rombas, chaque Christ-aux-Liens était placé dans un ossuaire attenant à l’église paroissiale et au cimetière. C’était le cas à Fameck, avant qu’ossuaire et Christ-aux-Liens ne disparaissent.